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Comment ne pas devenir hypertendu ?

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L’hypertension artérielle est un mal silencieux. Heureusement, une bonne hygiène de vie peut sensiblement améliorer votre tension et vous éviter d’en subir les désastreuses conséquences à long terme.

En Guadeloupe, Martinique et Guyane, l’hypertension touche plus d’un quart de la population. Mais le Dr André Atallah, chef de l’unité de cardiologie au Centre hospitalier de Basse-Terre (CHBT) se veut optimiste. « Le dépistage a été nettement amélioré, et la prise en charge aussi », affirme-t-il. Le cardiologue se félicite des résultats obtenus par les campagnes d’information menées auprès des patients, notamment au sein du réseau HTA-Gwad (réseau de soin de l’hypertension artérielle en Guadeloupe). « En Guadeloupe, 56 % des patients qui sont traités retrouvent une tension normale. C’est mieux que dans l’Hexagone où ils ne sont que 52 %. » Mais pour traiter les malades, encore faut-il les dépister. Or, la maladie peut passer longtemps inaperçue. Aucun symptôme, ou seulement des maux de tête, de la fatigue que l’on attribue facilement à autre chose. Environ un tiers des malades ne connaîtraient par leur état et donc ne se soigneraient pas. Pourtant, ils sont bel et bien hypertendus.

AVC, démences…

En d’autres mots, il règne, à l’intérieur de leur circulation sanguine, une pression excessive. Elle peut être due à des vaisseaux encrassés, ou qui perdent de leur élasticité avec l’âge, ou à d’autres facteurs mal connus. Les médecins définissent des limites à partir desquelles cette pression est considérée comme pathologique. Il s’agit de deux pressions, données en millimètres de mercure (mmHg), mesurées au moment où les chambres du cœur se contractent (pression systolique) et juste après, quand le cœur de relâche (pression diastolique). Vous serez considéré hypertendu si ces deux chiffres dépassent respectivement 140 mmHg et 90 mmHg, pendant plusieurs jours. Or l’hypertension a des effets néfastes sur la santé. Pour s’adapter à l’excès de pression, les vaisseaux sanguins s’épaississent et rétrécissent. L’irrigation des organes est affectée, pendant l’effort et même parfois au repos. L’hypertension est une des causes des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des infarctus du myocarde, de l’insuffisance rénale, de l’artérite des membres inférieurs… Elle pourrait même contribuer aux démences. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’hypertension est responsable de près de 51 % des décès liés à un AVC et 45 % de ceux dus à des pathologies cardiaques.

Auto-mesure

Pour éviter d’en arriver là, la première chose à faire est de surveiller sa tension. Mais pas n’importe comment, prévient le Dr André Atallah. « Il faut la prendre au repos, car le moindre effort ou petit stress la fait monter naturellement. » Le simple fait d’être dans un environnement médical, la simple présence d’une infirmière, peut affecter la mesure. C’est l’effet « blouse blanche » ! Voilà pourquoi selon le Dr Nathalie Ozier-Lafontaine, cardiologue au CHU de Martinique, « prendre sa tension soi-même, chez soi, doit devenir un geste courant ». Il suffit de se procurer un tensiomètre en pharmacie pour une trentaine d’euros. Plusieurs fois dans l’année, pendant 3 ou 4 jours d’affilée, vous prenez votre tension le matin (avant d’avaler quoi que ce soit), et le soir. « Avant d’entreprendre la mesure, vous éteignez le téléphone, vous vous asseyez et vous vous détendez 5 min », conseille André Atallah. Vous faites trois mesures successives et établissez la moyenne des trois chiffres obtenus pour chacune des tensions (systolique et diastolique). Vous recommencez le lendemain et le surlendemain. Si la moyenne sur 3 jours dépasse 135/85 mmHg, il faut consulter… et réagir ! Votre médecin vous prescrira peut-être des médicaments contre l’hypertension. Mais il vous indiquera aussi des mesures d’hygiène terriblement efficaces pour repasser en-dessous des limites fatidiques. Selon la cardiologue : « un changement important d’hygiène de vie peut avoir autant d’effet qu’un traitement médicamenteux. »

Bouger, manger

Et pour éviter d’en arriver là, mieux vaut appliquer dès maintenant trois grands changements dans votre hygiène de vie. Ils sont d’une grande simplicité.

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Le premier consiste à diminuer ses apports en sel. « Il faudrait consommer environ 5 g de sel par jour », indique le Dr Nathalie Ozier-Lafontaine. Soit l’équivalent du contenu d’une cuillerée à café rase. Pas facile quand les habitudes tournent plutôt autour d’une dizaine de grammes. Comment faire ? « La majorité de nos apports en sel proviennent de la nourriture industrielle, du pain ou des sandwichs du midi », poursuit le médecin. Préférez donc les baguettes peu salées (la « baguette-santé » du boulanger) ou le pain complet, évitez la charcuterie (salée) dans les sandwichs. Et surtout, cuisinez vous-même. Apprenez à relever vos plats avec des épices plutôt qu’avec du sel.

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Le second changement à mettre en place, c’est de bouger. « La sédentarité est un vrai fléau, insiste la cardiologue. Si vous aimez le sport, c’est bien. Mais sinon, vous pouvez aussi jardiner, vous promener, ou faire le ménage ! » Votre cible : dépasser les 30 min d’activité par jour.

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Dernier changement à mettre en route : perdre du poids. L’étude Podium menée aux Antilles-Guyane confirme, en 2010, que l’obésité multiplie par trois la prévalence de l’hypertension. Or, plus de la moitié des Antillais sont aujourd’hui en surpoids, et plus d’un quart souffrent d’obésité. Heureusement, cette influence est réversible. L’étude Framingham, menée aux États-Unis, indique que la perte de 7 kg fait diminuer de 21 à 29 % le risque d’hypertension. Tournez-vous vers votre médecin qui saura vous aider à maigrir en douceur, sainement et durablement. En attendant votre rendez-vous, il y a quelques mesures de bon sens à appliquer : lever le pied sur l’alcool, et profiter des fruits de notre terre. La patate douce, l’avocat, les épinards, les haricots et les bananes sont réputés pour faire baisser l’hypertension. On ne s’en prive pas !

Plus de femmes !

En Guadeloupe et en Martinique, l’hypertension touche davantage les femmes (respectivement 31 % et 32 %) que les hommes (21,7 % et 22 %). En cause : l’obésité, plus fréquente au féminin. Mais aussi, la Fédération française de cardiologie rappelle que la grossesse et la ménopause sont des moments particulièrement risqués dans la vie d’une femme. « L’hypertension artérielle touche en effet 10 à 15 % des femmes enceintes. Et plus d’une femme ménopausée sur deux sera hypertendue. » De plus, la prise d’une contraception contenant des œstrogènes de synthèse peut s’accompagner d’une élévation modérée de la pression artérielle. Une surveillance rapprochée et préventive s’impose donc aux femmes à certaines périodes de leur vie hormonale.

Pour en savoir plus 
> HTA-Gwad

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