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Fake news santé : attention danger

Fake news santé : attention danger
Shutterstock

Comme en politique, les rumeurs et fausses informations pullulent dans le domaine de la santé. Secouez votre esprit critique pour ne pas en être victime. Car les fake news peuvent tuer...

Le vaccin anti-rougeole responsable de l’épidémie d’autisme ? Faux. L’épidémie de peste à Madagascar sciemment provoquée pour influencer les élections ? Foutaises ! Une pommade miracle qui stopperait la maladie de Lyme après une morsure de tique ? Elle n’a jamais fonctionné chez l’homme. Dans le domaine de la santé, les fake news abondent. Et non, boire du vin ne protège pas contre le Sars-Cov-2 ! Les fausses informations, diffusées en connaissance de cause, ont certes toujours existé. Mais les réseaux sociaux leur donnent une ampleur inédite. Avec Facebook, Instagram, Twitter et autres blogs, n’importe qui peut diffuser une information. Et si elle plaît, elle peut se répandre en quelques heures dans le monde entier…

Plusieurs décès

Or, les fake news semblent avoir beaucoup plus de succès que les informations vérifiées. « Les fausses informations prennent l’ascenseur, et les vraies l’escalier », note avec dérision Hervé Maisonneuve, médecin de santé publique et rédacteur scientifique. Une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology l’a confirmé dans une étude publiée dans le magazine Science en mars 2018. L’analyse de 126 000 messages ayant transité sur le réseau Twitter entre 2013 et 2016 montre qu’une histoire fausse atteint six fois plus vite 1 500 personnes qu’une vraie. Plus attractive, plus simple, la fake news plaît. Il faut dire qu’elle est conçue pour ça. Les sites à l’origine de sa diffusion cherchent souvent à faire le buzz. Plus ils génèrent de clics ou de mention « j’aime », plus leur rémunération publicitaire augmente. D’autres cherchent à influencer l’opinion, ou encore à vendre leurs produits. Or, en santé, la désinformation peut avoir de graves conséquences.

Aude WTFake

La journaliste Aude Favre, auteure de la chaîne Youtube What the fake, interviewait des lectrices malheureuses d’une page Facebook conseillant d’utiliser de l’ail pour lutter contre les infections vaginales. Résultats : des brûlures et une visite désagréable aux urgences. Mais les conséquences peuvent être plus graves.

En 1998, quand le médecin britannique Andrew Wakefield publie un article attribuant des cas d’autisme à la vaccination ROR (rougeole-oreillons-rubéole), le taux de vaccination outre-Manche chute. Même si, depuis, de nombreux chercheurs ont invalidé ses arguments, et que le médecin a été interdit d’exercice, la baisse de la couverture vaccinale a provoqué la réémergence de ces maladies et plusieurs décès. Mais pourquoi ces fake news ont-elles autant de succès ? Parce que nous sommes friands d’explications simples et de solutions rapides. « Nous avons un besoin de donner du sens au monde qui nous entoure, à ce qui nous arrive, pour prédire l’avenir et avoir l’impression de le contrôler, analyse Virginie Bagneux, chercheuse en psychologie sociale à l’université de Caen. Disposer d’une explication diminue notre angoisse face à la maladie et rehausse notre estime de nous-mêmes. Et les remèdes alternatifs ont d’autant plus de succès qu’on a l’impression en les adoptant d’appartenir à une petite communauté d’initiés, de gens qui en savent plus que les autres. »

Téléphone arabe

Notre premier ennemi, dans la lutte contre les fake news, est le biais de confirmation, notre tendance à adhérer à tout ce qui va dans le sens de nos convictions et à ignorer tout ce qui s’y oppose. Or, il faudrait, pour éviter le piège des fake news avoir le réflexe inverse. « Pour juger de la solidité d’une affirmation, il faut adopter une démarche contre-intuitive, en cherchant d’abord à la démonter. Et si l’on n’y arrive pas, on peut penser qu’elle est vraie », propose la chercheuse. Une analyse rigoureuse de l’information en question suffit souvent à juger de sa solidité. Il faut déjà en identifier la source. Si elle n’est pas citée, pas datée, ou que la source est trop vague… méfiance ! Si la source est citée, il est bon de retrouver la publication d’origine. Les multiples résumés et simplifications que subit une information au fil des reprises peut la déformer. C’est l’effet « téléphone arabe ». La fiabilité de la source peut alors être jugée. 

rumeur information

S’agit-il d’un obscur lobby ou d’un groupe de recherche universitaire ? D’un médecin (disposant donc d’un diplôme de docteur en médecine) ou d’un thérapeute (un titre que n’importe qui peut s’attribuer) ? La découverte est-elle publiée dans un journal professionnel reconnu ? Si la source est fiable, l’information d’origine mérite d’être lue en détail, en faisant attention aux mots employés. Une molécule qui agit sur le cancer du côlon chez la souris n’est pas forcément une solution miracle pour l’homme. Une molécule qui « agit » n’est pas une solution qui « guérit ». Le « cancer du côlon » n’est pas représentatif de tous les cancers. Et surtout, ce qui fonctionne chez la souris ne fonctionnera pas forcément chez l’homme. 

Enfin, une étude seule fera rarement révolution si elle n’est pas suffisamment reproduite et confirmée. Mais l’affaire peut parfois nécessiter plus qu’une petite recherche internet et une lecture attentive, comme l’admet Hervé Maisonneuve. « Il est parfois très compliqué de juger de la validité d’une information. En cas de doute, parlez-en à des professionnels qualifiés. Les médecins, les infirmiers, sont a priori plus armés pour juger de la fiabilité d’une information en santé. » Et en tout cas, avant de cliquer sur « j’aime » ou de relayer une information, arrêtez votre geste ne serait-ce que quelques secondes, et réveillez votre esprit critique. Vous lutterez ainsi contre une maladie certaine et parfois mortelle : la désinformation !

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Des outils pour traquer les fake

Il suffit souvent d’une rapide recherche sur internet pour démasquer de fausses informations. Si vous avez un soupçon, visitez par exemple des sites internet spécialisés dans ce travail d’enquête, comme www.hoaxbuster.com. Sur www.lemonde.fr/verification, vous pourrez aussi évaluer la fiabilité d’une source d’information. On publie une photo des symptômes d’une nouvelle maladie, ou d’une épidémie dont personne ne veut soi-disant parler ? Pour vérifier qui a publié cette photo avant, et donc quand elle a été mise en ligne pour la première fois et par qui, téléchargez-la sur un site de recherche d’image inversée, comme www.Tineye.com ou images.google.com.

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