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Je n’aime pas conduire de nuit !

Night Time Driving Cockpit View
Envato Elements

Nombreuses sont les personnes qui ressentent une gêne à conduire de nuit. Les phares les éblouissent dangereusement. Les causes de cette sensibilité excessive à la lumière sont connues et des solutions existent. 

Notre œil est doté de deux types de cellules réceptrices au niveau de la rétine. Il y a les cônes pour la vision de jour et les bâtonnets pour la vision nocturne. Le système est à la fois simple et complexe : les rayons traversent la cornée et le cristallin, et se focalisent sur la rétine. C’est cette membrane qui, grâce à ses cellules réceptrices, capte le message visuel à l’instar de la pellicule d’un appareil photo. « Les cônes sont beaucoup plus sensibles, assure Joëlle Chevallier, ophtalmologue à Basse-Terre. Une personne qui a la chance d’avoir dix dixièmes de jour, tombe systématiquement à quatre dixièmes la nuit. » Cette diminution du champ visuel est accompagnée d’une myopie nocturne impliquant le fait de voir moins loin. La vision est limitée en largeur et en longueur par la portée des phares, à 100 m. Cette situation provoque à la fois du stress et de la fatigue. Et c’est une réalité pour tous les conducteurs, même si elle s’accentue avec l’âge. « Le souci c’est que justement la gêne évolue progressivement avec les années et nous nous en accommodons. Nous avons souvent le sentiment que la faute vient d’en face (verres trop blancs, phares trop puissants…). Ce qui n’est pas le cas. »

Accident

Prenons l’exemple d’un individu qui n’aurait pas dix dixièmes en raison d’une pathologie comme la cataracte, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), ou un glaucome. La nuit, sa vue passe à un ou deux dixièmes. « J’ai, parmi mes patients, des personnes qui ne dépassent pas un dixième la nuit. Je les mets en garde, mais je ne peux pas leur interdire de prendre le volant. Le plus souvent, ils ne conduisent que sur des trajets qu’ils connaissent par cœur, ce qui n’empêche nullement la survenue d’un obstacle qu’ils ne pourront pas éviter. Nous avons tous suivi sur la route, la nuit, des automobilistes qui freinaient brusquement ou se déportaient. Le plus souvent, ce n’est pas lié à un état d’ébriété mais bien à une très mauvaise vision. » Aux États-Unis, à partir de 50 ans, les conducteurs doivent passer un examen des yeux et ne se voient délivrer un certificat médical d’aptitude à rouler de nuit que s’ils remplissent les conditions sécuritaires. Chez nous, seuls les professionnels de la route ont l’obligation de passer une visite tous les 5 ans. Les ophtalmologistes ne peuvent même pas faire de signalement en préfecture pour les cas extrêmes où l’acuité visuelle est réduite au maximum. 

Reliefs

« Avec l’âge, il y a une perte de l’adaptation aux contrastes. Nous passons plus difficilement de l’éblouissement à l’obscurité et la transition de nuit est pénalisante dans le confort au volant. » De la même manière, la perception des couleurs, des contrastes et du relief sont altérées, l’appréciation des distances est faussée. Mais au-delà de ce phénomène normal, le désagrément est accentué avec les pathologies qui diminuent la vision. Les cataractes comme les glaucomes réduisent le champ visuel, les scotomes (présence de taches dans le champ visuel) provoquent des trous dans l’image et perturbent eux aussi la qualité de la vision de nuit. Viennent aussi se greffer les défauts visuels tel que l’astigmatisme qui déforme l’image et accentue l’effet d’éblouissement. Le vieillissement naturel de l’œil rend plus difficile la récupération après un flash et la rétine a besoin de plus de temps pour reprendre son activité normale.

Filtre jaune 

Alors comment limiter cette gêne ? « Il faut déjà corriger le défaut visuel en portant des lunettes de vues. Ensuite, il existe des lunettes spécifiques pour conduire la nuit, avec un filtre jaune. Lequel dilue l’éblouissement et augmente le contraste. Ce sont des lunettes que l’on peut porter aussi par temps de brouillard, équipées ou non de verres correcteurs. » Au-delà de cet équipement supplémentaire, il est indispensable d’augmenter son attention la nuit et de diminuer sa vitesse. Il serait d’ailleurs judicieux de signaler les bordures des routes par des bandes réfléchissantes pour mieux guider le conducteur, surtout sur des tronçons particulièrement sombres. Il y a, en revanche, des réflexes à adopter avant de prendre le volant de nuit comme nettoyer son pare-brise, intérieur et extérieur, régler ses phares, ne jamais porter de lunettes de soleil, et ne jamais fixer le véhicule qui vous éblouit. Enfin, très récemment, sont apparus sur le marché, des comprimés à base de vitamines pour aider la rétine à mieux réagir de nuit. Mais les effets réels ne seront connus que sur le long terme. 

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