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Qu’est-ce qu’une zoonose ?

zoonose
Istockphotos
La plupart des infections nous ont été transmises par des animaux. Et le risque de voir se propager ces zoonoses augmente.

Zoonose, le mot a refait son apparition dans les médias avec l’irruption de la pandémie de Covid-19. Car oui, cette maladie fait bien partie de ces infections pathogènes qui nous ont été transmises par d’autres animaux. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les zoonoses sont des maladies qui se transmettent naturellement des animaux à l’homme et vice-versa, qu’elles soient dues à des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), 60 % des 1 400 agents pathogènes humains sont d’origine animale. Ce phénomène n’est pas nouveau. La plus terrible qu’ait connu l’humanité, la peste noire, est par exemple due à une bactérie (Yersinia pestis) qui affectait à l’origine les écureuils, les marmottes et les gerbilles. Ceux-ci l’ont transmise aux rats, qui ont servi de relais vers l’homme.

Mutation

Plus récemment, le Sida, apparu en 1981, nous a été transmis par des primates. Dans les années 1980 et 1990, l’encéphalopathie spongiforme bovine, surnommée « maladie de la vache folle », avait les bovins pour origine. Quant au syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) qui a touché l’Extrême-Orient en 2002 et 2003, il était dû à un virus hébergé par les chauves-souris, communiqué à l’homme via les civettes. Son cousin, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers), dû également à un coronavirus, se propagerait par les chauves-souris et les dromadaires. On entend également régulièrement parler de cas de salmonellose ou de listériose, des zoonoses bactériennes transmises par l’ingestion de nourriture. Le passage de l’animal à l’homme suit toujours le même scénario. Le pathogène circule chez une espèce animale dans un certain territoire. Il est équipé pour s’accrocher à ses cellules, et sait y trouver de quoi croître et proliférer, source d’énergie, outils pour multiplier son génome, matériaux de base. Comme l’organisme qu’il infecte meurt un jour, le pathogène a aussi les moyens de passer d’un individu à l’autre pour assurer sa survie. Soit par contact direct avec un individu malade, par contact sexuel (maladies sexuellement transmissibles), par morsure, par piqûre, par l’intermédiaire de gouttelettes humides (aérosols) que le porteur émet en respirant. Comme tous les êtres vivants, ces pathogènes mutent lorsqu’ils se reproduisent. Ils peuvent ainsi se doter de moyens pour pénétrer des cellules différentes de leur hôte habituel, par exemple des cellules humaines et y proliférer. Si ces mutants parviennent au contact de l’homme, c’est potentiellement le début d’une nouvelle maladie humaine, plus ou moins virulente. Et si, en plus, ils sont dotés d’un moyen de se transmettre d’un homme à l’autre, alors la pandémie menace.

Le pangolin, longtemps suspecté d'être à l'origine de la pandémie de Covid-19.
Le pangolin, longtemps suspecté d'être à l'origine de la pandémie de Covid-19.
Réchauffement climatique

Il est donc naturel de voir émerger de nouvelles zoonoses régulièrement dans l’espèce humaine. Mais ces derniers temps, le rythme d’alerte semble s’accélérer, avec des maladies particulièrement dangereuses : Sida, Ébola, grippe espagnole, Covid-19… Selon le rapport rédigé par Madeleine Lesage pour le ministère de l’Agriculture en 2014 : « Les maladies infectieuses tuent 14 millions de personnes par an et 90 % des agents pathogènes actuellement recensés étaient inconnus dans la décennie 1980. » Certes, une partie de cette accélération est due au fait que notre vigilance face aux épidémies a augmenté. On surveille plus, donc on repère des zoonoses qui seraient passées inaperçues il y a 50 ans. Mais il semble aussi que les émergences sont plus nombreuses. Le réchauffement climatique serait une des causes de cette accélération. Il facilite, par exemple, la prolifération des moustiques tigres (vecteurs de la dengue ou du chikungunya) dans le sud de l’Hexagone. « On trouve des zoonoses sous toutes les latitudes, mais plus souvent en zone tropicale, car la biodiversité y est plus importante, souligne le Dr Loïc Epelboin, infectiologue au Centre hospitalier de Cayenne. Plus d’animaux et plus d’espèces, cela donne plus de chances de transmission à l’homme. Par ailleurs, certains pathogènes, notamment les bactéries prolifèrent mieux en zone chaude et humide. » Résultat, en Guyane on trouve un grand nombre de zoonoses, comme la leptospirose (une fièvre due à une bactérie que l’on trouve dans l’urine des rongeurs), la leishmaniose (une infection cutanée ou digestive provoquée par un protozoaire porté par des insectes phlébotomes), la toxoplasmose (une infection parasitaire transmise souvent par la viande de mammifères mal cuite) ou encore la rage, conséquence d’une infection par un virus présent chez les chauves-souris, et qui peut infecter les chiens et les hommes qu’ils mordent. Selon le Dr Loïc Epelboin : « On trouve moins de zoonoses aux Antilles, essentiellement touchées par la leptospirose. » Une fois la transmission réalisée, ces zoonoses ont également plus de chances aujourd’hui de provoquer des pandémies. Car nous ne cessons de nous déplacer, de la campagne à la ville, d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre. Les dernières pandémies (Sars, grippe A, Covid-19) se sont d’ailleurs propagées préférentiellement le long des couloirs aériens les plus fréquentés.

zoonose mutation
Nouvelles zoonoses

Face à cette menace, l’OMS a mis en place des réseaux mondiaux de surveillance de l’émergence des zoonoses. Dans les élevages, la prévention des maladies, les vaccinations et la vigilance sont de plus en plus rigoureuses. C’est ainsi que tuberculose et brucellose ont quasiment disparu des élevages dans les pays développés. C’est aussi grâce à ces réseaux de surveillance que la propagation de la grippe A (H1N1) a été repérée, des vaccins développés rapidement, et la pandémie stoppée. Et c’est ainsi que nous tentons de contenir la pandémie de Covid-19. Celle-ci n’est donc pas la dernière zoonose que nous verrons émerger, ou réémerger. Et pour Loïc Epelboin, « il est fort possible que de nouvelles zoonoses émergent ou réémergent en Guyane, à cause de la grande biodiversité. Il y a quelques mois, nous y avons détecté pour la première fois la fièvre d’Oropouche, par exemple. » Cette maladie semblable à la dengue est due à un virus porté par le paresseux ou des singes et transmise à l’homme par des insectes, notamment des moustiques. Le médecin prévient aussi de la possible réémergence de zoonoses anciennes, comme la fièvre jaune, si le taux de vaccination venait à baisser.

Soignons nos animaux de compagnie !

Nos chers compagnons (à poils, plumes, ou écailles…) portent eux aussi des germes ou parasites qu’ils peuvent nous transmettre. La rage a été éradiquée de France, mais nos chats peuvent toujours transmettre la toxoplasmose (dangereuse pour les femmes enceintes), les oiseaux la salmonellose (et son cortège de problèmes digestifs), les chiens des vers ou des affections de peau.

zoonose veterinaire

Les personnes à l’immunité affaiblie (âgées, malades, greffées…) doivent donc être très vigilantes. Des visites régulières chez le vétérinaire (avec vaccination et vermifuge), une hygiène impeccable des litières, gamelles, paniers sont les clés d’une cohabitation saine. Nos animaux nous le rendent bien. Non seulement leur contact renforce l’immunité des petits, mais en plus, ils nous remontent le moral et nous stimulent. Ce qui est bon pour la santé !

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