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À la découverte du microbiote pulmonaire

À la découverte du microbiote pulmonaire
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Le microbiote pulmonaire s’apparente au microbiote intestinal et cutané. Son rôle est essentiel. Il permet de maintenir l’équilibre de la fonction pulmonaire.

La découverte du microbiote pulmonaire remonte à une dizaine d’années seulement. Depuis, les publications sur le sujet se multiplient. Cette trouvaille a de quoi passionner le monde médical qui a, pendant très longtemps, pensé que l’intérieur des bronches était stérile, donc indemne de toute bactérie. Une méconnaissance certainement liée aux méthodes diagnostiques pas suffisamment performantes, ou trop invasives, pour obtenir des échantillons. Il s’avère pourtant, qu’au même titre que le tube digestif ou la peau, le poumon dispose de son microbiote.

Bonnes bactéries

À la découverte du microbiote pulmonaire

Il existe donc une population de bactéries vivant à l’intérieur des bronches et des poumons. Comme sur la peau ou dans nos intestins, elles se régulent entre elles, vivent en symbiose et à l’état quiescent, c’est-à-dire sans entraîner de maladies. « Les dernières découvertes montrent que chacun a son propre microbiote. En fonction des capacités de défense de notre organisme et de notre environnement (polluants, par exemple), ce microbiote va changer, voire se déséquilibrer, explique le Pr Chantal Raherison Semjen, pneumologue au CHU de Pointe-à-Pitre. Des espèces vont prendre le dessus, se multiplier, et peuvent être à l’origine d’infections ou de maladies du poumon. On sait aujourd’hui que le microbiote d’un patient atteint de mucoviscidose sera différent d’un patient en bonne santé ou encore asthmatique. »

Alimentation

Le microbiote peut-il être influencé par notre régime alimentaire ? « C’est encore trop tôt pour le dire, poursuit Pr Raherison Semjen. Le microbiote a été étudié dans des cas de carence alimentaire. Le constat de la prolifération de certaines bactéries (et pas d’autres) a été fait. Mais nous ne sommes pas en capacité aujourd’hui de dire si le fait de suivre un régime riche en anti-oxydants, par exemple, permet d’avoir un microbiote de tel type. »

Rôle défensif

À la découverte du microbiote pulmonaire

Le microbiote a un rôle avant tout protecteur contre la multiplication de bactéries pathogènes (champignons, virus) à l’origine d’infections respiratoires. Il assure la régulation des différentes espèces de bactéries en évitant l’émergence de certains pathogènes. Malheureusement, comme pour le microbiote intestinal et cutané, il n’est pas infaillible, notamment lorsque les capacités de défense de l’hôte ne sont pas suffisantes. Le microbiote joue également un rôle défensif en participant activement à la stimulation de l’immunité en cas d’infections. Grâce à ces nouvelles connaissances, l’usage des antibiotiques a été repensé. « Aujourd’hui, en cas d’infection du poumon et en fonction du germe retrouvé, on préconise une durée plus courte de prise d’antibiotiques pour éviter de fragiliser et/ou de modifier ce microbiote. Il doit être préservé au maximum », poursuit le Pr Raherison Semjen.

Microbiote spécifique

En quoi l’étude du microbiote pulmonaire peut nous être utile aux Antilles-Guyane ? « Aujourd’hui, lorsque l’on traite un patient souffrant d’une infection pulmonaire, on part du principe qu’il est exposé au même type d’agents respiratoires qu’en Europe ou ailleurs. Mais compte tenu, d’une part, de la spécificité de notre population et d’autre part de l’exposition environnementale qui est différente, il n’est pas exclu de penser que le microbiote est peut-être différent ici, mais cela reste à démontrer. À ce jour, je n’ai pas vu d’analyse de microbiote en fonction des origines ethniques aux Antilles versus ailleurs, mais c’est probablement un des sujets de recherche d’avenir. »

Pollution de l’air

pollution de l'aire poumon

Aussi, plusieurs travaux ont déjà révélé l’impact, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, de la pollution de l’air sur la santé. Notamment le lien avec les problèmes d’infections pulmonaires comme des bronchites, des pneumonies… En Guadeloupe, au vu des changements environnementaux avec les brumes de sable et la modification de la pollution particulaire, nous pouvons nous attendre à ce qu’il y ait davantage d’épisodes infectieux si la qualité de l’air ne s’améliore pas à l’avenir.

À ce jour, nous pensons que l’impact des sargasses a plutôt un effet irritant. Mais il serait intéressant de savoir si le fait d’être exposé à ces irritants n’entraîne pas, en plus du phénomène inflammatoire, une modification du microbiote ou des phénomènes infectieux. La Guyane n’a pas cette même problématique de pics de pollution de l’air. Elle est plutôt sujette à une exposition plus importante à des agents pathogènes en raison de l’humidité et le contexte de la végétation.

Microbiote pulmonaire et Covid-19

Pouvant entraîner des atteintes pulmonaires, l’arrivée du virus Sars-Cov-2 a, au départ, surtout fait craindre des risques de détérioration du microbiote comme dans des cas de grippes sévères avec hospitalisation. Cette détérioration provoque ensuite des complications. Des bactéries pathogènes se multiplient, prennent le dessus et peuvent être à l’origine de pneumonies, par exemple. Sauf que ce ne fut pas le cas. « Les personnes malades du Covid ne faisaient pas ou très peu de complications bactériennes et très peu d’atteinte du microbiote. À ce jour, on ne sait pas vraiment pourquoi », confie le Pr Chantal Raherison Semjen.

Par Sarah Balay

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