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Parents, acceptez d’être détestés

Parents, acceptez d’êtres détestés
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Quand notre enfant nous rejette, difficile de rester zen et de relativiser. Pourtant, en temps que parents, accepter qu’il nous déteste est un énorme cadeau que nous pouvons lui faire !

Un enfant n’est bien que s’il sent qu’il peut détester parce qu’il est aimé ! Nous devons lui donner assez de sécurité pour qu’il ose se mettre en colère, se rebeller sans craindre de perdre l’amour ou de détruire la relation. C’est l’amour inconditionnel. Notre enfant va vouloir le vérifier, le tester. Par la colère, des pleurs, des cris, ou par un comportement agressif. C’est la base de sécurité affective d’un enfant. Il en a besoin. C’est quelque chose de sain ! Bien sûr, il ne faut pas que cela dure. C’est à nous, parents, de l’aider à passer l’étape des crises.

Se faire aimer

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La psychanalyste Caroline Thomson explique, dans La violence de sentiments, que les gens que l’on aime le plus, on leur en veut aussi, on se met très en colère contre eux. C’est l’ambivalence des sentiments ! Les enfants expriment très souvent leur mécontentement quand on leur interdit quelque chose. Quand on les punit, ils disent : « Je te déteste » C’est violent, mais ils peuvent aussi dire « Je t’aime » 1 h plus tard ! Les parents ont beaucoup de mal à accepter cette ambivalence. Alors, ils font tout pour se faire aimer.

Or, nous ne sommes pas parents pour être aimés. Les parents surinvestissent leur enfant comme si c’était une réussite de leur statut social, un élément permanent de leur vie. Pourtant, c’est la séparation qui marque une relation parent-enfant réussie. Car l’enfant, une fois autonome, mature et en sécurité, pourra devenir un adulte sain. Être un bon parent, c’est donc accepter les périodes de crises. Elles sont nécessaires. L’enfant revendique son besoin d’individualité. Plus on a de mal à l’accepter, plus les crises seront fortes, douloureuses et violentes.

Comprendre les interdits

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Notre rôle est d’éduquer notre enfant. Nous sommes les tuteurs de son développement physique et psychologique. La frustration est bonne pour sa construction. C’est une fondation de l’éducation. Autrement dit, frustrer son enfant, c’est lui dire que tout n’est pas toujours faisable. La frustration lui permet aussi de comprendre les interdits, les limites, les lois. Tous ces éléments sont indispensables pour vivre en communauté. De plus, la frustration crée le manque. Et c’est le manque qui crée et construit la créativité, le désir, l’envie et l’imagination.

Parfois, on cherche à éviter le conflit, ou la crise, parce que cela nous met mal à l’aise, parce qu’on culpabilise, ou qu’on voudrait l’apaiser. Il faut trouver le bon équilibre, en conservant la sécurité affective de son enfant, en étant bienveillant, mais en expliquant pourquoi on lui dit non, pourquoi on lui impose une limite. L’enfant a besoin d’accompagnement pour comprendre et gérer ses émotions. Armez-vous de patience ! Invitez toujours votre ado à mettre des mots, à parler de ses émotions. Donnez-lui des outils pour les canaliser (respiration, roue des émotions, livres, comptines, doudous, jeux, danse…).

Plusieurs façons d’être parents

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Le style parental est un concept de la psychologie qui désigne les conduites d’un parent pour élever son enfant.

– Style démocratique : niveau d’encadrement élevé/niveau de chaleur et d’affection élevé.

– Style permissif : faible niveau d’encadrement/niveau de chaleur et d’affection élevé.

– Style autoritaire : faible niveau de chaleur et d’affection/niveau d’encadrement élevé.

– Style négligent : faible niveau d’encadrement et faible niveau de chaleur et d’affection.

D’après les différentes études, le style démocratique est celui vers lequel il faut tendre ! Les trois autres engendrent des troubles psychologiques et du comportement. Le style d’éducation reçu pendant l’enfance peut influer sur l’attitude des parents. Certains reproduisent ce qu’ils ont vécu, d’autres font le contraire. Voici quelques conseils pour être un parent démocratique :

– avoir de l’autorité/fixer des règles claires et cohérentes,

– être chaleureux et à l’écoute,

– accepter l’indépendance de son enfant/encourager ses initiatives,

– avoir confiance en lui, lui laisser de la liberté et de l’espace,

– ne pas le dénigrer,

– ne pas jouer avec les sentiments d’abandon/rejet, sentiment de honte, culpabilité.

Les bénéfices d’un style démocratique ? Estime de soi positive, habiletés sociales positives. Quand un enfant se sent aimé et en confiance, il est plus ouvert aux autres. L’enfant dont les parents sont démocratiques aura aussi tendance à respecter les consignes à l’école/autorité. De plus, il a moins de risque d’avoir des problèmes d’anxiété.

Déculpabilisez !

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Être parent est quelque chose de merveilleux, mais ne s’improvise pas. Nous devons être conscients de l’impact que nous aurons sur nos enfants ! De plus, l’erreur est humaine : déculpabilisez ! Un parent responsable veille aux soins, à l’affection et à l’éducation de façon constante. Un des problèmes des parents est le doute constant qui les habite. Mais cette part d’incertitude permet aussi de réajuster et de progresser. Il faut aussi savoir se féliciter, entendre les compliments, les mots doux de son enfant…

Parents : pour aller plus loin

Je t’aimerai toujours quoi qu’il arrive, Debi Gliori, Broché, 2014.

Je t’aimerai toujours quoi qu’il arrive,

Debi Gliori, Broché, 2014.

Mon amour, <br> Astrid Desbordes, Albin Michel Jeunesse, 2015. Mon amour,

Astrid Desbordes, Albin Michel Jeunesse, 2015.

Par Mandy Coubard, psychologue clinicienne

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