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Peut-on embrasser son enfant sur la bouche ?

Peut-on embrasser son enfant sur la bouche ? anfom magazine guadeloupe martinique guyane
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Pour beaucoup de parents, embrasser son enfant sur la bouche est un geste anodin, marque d’affection et de complicité. En réalité, pas tout à fait. C’est du moins l’avis de la pédopsychologue Catherine Bernadoy.

Sans la moindre arrière-pensée sexuelle, certains parents embrassent leurs enfants sur la bouche. S’ils y voient une marque d’affection, ce comportement est loin de faire l’unanimité. Il suffit d’observer l’attitude des autres adultes. Le geste ne manque pas d’attirer l’attention de l’entourage et, parfois même, provoque des regards ou réflexions réprobatrices.

Des répercussions négatives

Pourquoi ? « Car dans notre société, embrasser sur la bouche garde la connotation du geste amoureux entre un homme et une femme, confirme Catherine Bernadoy, pédopsychologue. Si, pour le parent, c’est uniquement une marque d’affection très forte et spontanée, il doit être conscient qu’au-delà, il y a des connotations qui peuvent avoir des répercussions assez négatives, voire néfastes, sur le développement de l’enfant. »

Une question de culture

C’est aussi une question de culture et de contexte. Il y a des peuples qui s’embrassent plus volontiers sur la bouche et d’autres qui se font plus d’accolades. Mais cela dépend aussi des personnes et de l’éducation reçue. « Il y a des familles ou l’on se fait très peu de câlins et d’autres où c’est l’inverse, où on est très proche physiquement, très tactiles, même si le bisou sur la bouche concerne une zone particulière. »

Un contact érotique

Et pour cause, ce contact sur les lèvres est érotique. Il est souvent la prémisse à l’acte sexuel. Voilà pourquoi la relation parent-enfant ne doit pas ressembler à une relation amoureuse, ni dans les gestes ni à travers les mots. Évidemment, le parent qui embrasse son enfant sur la bouche, comme celui qui l’autorise à dormir dans son lit, n’est pas malveillant, mais il est plus simple pour l’enfant de s’y retrouver lorsque les limites sont clairement marquées.

Limite d’âge : 3 ans

« Pour les parents qui tiennent à cette marque d’affection, et c’est leur droit, précise la psychologue, mieux vaudrait ne pas aller au-delà des 3 ans de l’enfant. Jusqu’à cette période, le petit ne va pas associer de connotation sexuelle ou sexuée au baiser. Au-delà, nous sommes de plain-pied dans la phase dite du complexe d’Œdipe, comprise entre 3 et 5 ans. » C’est l’étape où l’enfant est attiré par le parent du sexe opposé. À partir de 4 ans, faire un bisou devient un geste intime. Ce n’est plus si anodin. L’enfant va l’associer au geste amoureux, puisque c’est aussi le geste que ses parents ont entre eux. Très tôt, mieux vaut mettre un terme à cet échange.

Un geste amoureux

« Vers 5/6 ans, l’enfant devient assez pudique et il est possible que de lui-même, il ne veuille plus de bisous sur les lèvres. Et il y a aussi les bambins qui n’aiment pas embrasser. Alors, il ne faut pas les forcer, car le bisou en lui-même reste un geste intime. L’obliger à faire un bisou, c’est le forcer dans son intimité et cela pourrait avoir des répercussions sur la construction de sa personnalité. S’il n’a pas envie, il faut respecter sa décision, a fortiori sur la bouche. Par ailleurs, les parents doivent expliquer à l’enfant qu’il est trop grand, que désormais on fera un bisou sur la joue, un sur le front et des gros câlins. » Perpétuer cette habitude dans le temps risque de développer l’ambiguïté jusqu’à l’idée d’inceste. D’ailleurs, pour un parent pédophile, le baiser sur la bouche est une première étape. Il est ensuite facile d’expliquer à la petite victime qu’elle est son amoureuse et qu’ils vont faire des « trucs » de grands.

Une maman n'embrasse pas son enfant sur la bouche, un père non plus. anform magazine

« Je me marierai avec toi »

Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste bien connue, disait : « Une maman n’embrasse pas son enfant sur la bouche, un père non plus. » Et pour cause, cela brouille le message entre les différents types d’affections qui existent. On n’aime pas son conjoint comme on aime ses enfants. Une petite fille peut dire à son père : « Quand je serai grande, je me marierai avec toi. » Il faut alors lui expliquer pourquoi ce n’est pas possible. De la même façon, si un enfant voit ses parents s’embrasser sur la bouche, il comprend que ce n’est pas un bisou pour lui. « Il est, par ailleurs, très important de différencier cette relation parent-parent de la relation parent-enfant quand il y a une séparation. Dans ce contexte, l’amour entre les parents s’éteint et les enfants ont une seule crainte, que l’amour que les parents ont pour eux s’éteigne également. S’il y a la moindre ambiguïté, l’enfant peut paniquer. Et avec le bisou sur la bouche, il risque d’être encore plus perdu dans sa quête de différenciation. »

par Marie-France Grugeaux-Etna

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