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Couachi, la quinine de Cayenne

Couachi, la quinine de cayenne
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Communément appelé la « quinine de Cayenne », le couachi, ou Quassia amara, appartient à la famille des simarubacées. Cet arbuste tropical est réputé pour ses vertus thérapeutiques et aurait des pouvoirs antipaludiques.

Le saviez-vous ? Le couachi a été introduit en Guyane à l’époque coloniale autour des habitations pour soigner les esclaves atteints du paludisme. Ses propriétés fébrifuges auraient été découvertes par un esclave surinamais, « Kwasi », guérisseur de renommée. La plante a été par la suite nommée « couachi », en son honneur, par le naturaliste suédois Linné.

L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste.

Forte amertume

Couachi, la quinine de cayenne

Quassia amara, quinine de Cayenne, couachi, quassia du Suriname, bois de Suriname… Cet arbuste aux fleurs rouges réunies en grappes allongées et à l’écorce jaunâtre peut atteindre jusqu’à 5 m de hauteur et pousse à proximité des points d’eau. Originaire du nord de l’Amérique du Sud, on le trouve au Venezuela, au Suriname, au Panama, en Colombie, au Nicaragua, dans le nord du Brésil, en Polynésie française, aux Antilles-Guyane. Selon l’Inventaire national du patrimoine naturel (IPN), cette espèce est surtout présente à proximité de l’île de Cayenne et de Roura. Les feuilles, le bois et l’écorce sont d’une amertume extrême et peuvent être récoltées sans conséquence sur le développement de la plante. Elle est depuis longtemps utilisée comme un précieux médicament par les autochtones d’Amérique tropicale et d’Afrique. Aujourd’hui, elle est présente dans les jardins créoles comme plante ornementale.

Vertus antipaludiques du couachi

Couachi, la quinine de cayenne

Dans les usages traditionnels, les différentes parties de la plante sont utilisées pour ses vertus médicinales fébrifuges, toniques, antiparasitaires. Macérée dans du rhum, l’écorce peut être utilisée comme vermifuge. Le quassia facilite également la digestion, stimule les sécrétions biliaires et salivaires. Au Suriname, des gobelets fabriqués en bois de couachi, appelés bitter-cups, tonic-cups ou encore kwasi bita beker, remplis d’eau ou d’alcool pour en récupérer les molécules bioactives, sont utilisés à des fins médicinales pour favoriser l’appétit, stimuler les organes digestifs, lutter contre la fatigue, faire baisser la fièvre. Mais ce sont les vertus antipaludiques qui font la renommée du couachi. Les feuilles peuvent être utilisées pour préparer une décoction très amère utilisée dans un bain pour éloigner les moustiques et les parasites, comme les poux d’agouti. Cette décoction peut aussi être bue pour soigner la dengue. Frottées sur le corps, les feuilles froissées auraient une action répulsive.

Exit poux et lentes

Couachi, la quinine de cayenne

Le couachi permettrait d’arriver à bout des poux et des lentes. Les principes actifs présents dans le bois de quassi sont toxiques pour les poux, mais inoffensifs pour l’homme et les animaux. Pour créer votre lotion anti-poux naturelle, voici une recette très simple :

faire une décoction avec 2 càs de poudre de bois dans ½ l d’eau à faire bouillir 5 min,

laisser infuser 15 min,

filtrer puis ajouter 2 càs de vinaigre blanc.

Cette lotion s’utilise sans rinçage, en traitement ou en prévention. Vous pouvez y ajouter quelques gouttes d’huiles essentielles de tea tree et de lavande. Il est possible de vaporiser cette lotion sur vos chiens et chats pour se débarrasser des puces et des tiques.

Lutter contre les pucerons avec le couachi 

Le couachi aurait aussi des vertus thérapeutiques pour lutter contre les différentes variétés de pucerons qui peuvent s’inviter dans votre jardin et puiser les éléments nutritifs nécessaires au bon développement des plantes. Dans son livre « Des médecines douces pour vos fruitiers » (édition Terre Vivante), Jean-Luc Petit, consultant en arboriculture viticulture et maraîchage, souligne que la décoction de couachi aurait un pouvoir répulsif contre les pucerons et autres larves.

Source bibliographique Pharmacopées traditionnelles en Guyane, Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin, 1987.

Par Sandrine Chopot 

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