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Covid-19 : quels médicaments ?

Covid-19 : quels médicaments ?
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Après la vaccination, c’est au tour des traitements d’entrer en scène pour compléter l’arsenal anti-coronavirus. Mais s’ils suscitent beaucoup d’espoirs, aucun ne s’est encore imposé.

En janvier 2022, le Paxlovid débarque en France. Il s’agit du premier médicament disponible en pharmacie, sur ordonnance, pour soigner les malades infectés par le Sars-Cov2. Dans les mois précédents, d’autres principes actifs ont été autorisés, pour un usage en hôpital uniquement. Mais tous doivent encore faire preuve de leur efficacité à grande échelle. Et le pari est loin d’être gagné !

1 milliard de dollars 

La saga de la pandémie de Covid-19 s’avère riche en rebondissements, plus ou moins heureux. Alors que des vaccins novateurs, développés en silence depuis des décennies, ont déboulé sur le marché avec une rapidité inédite, la piste médicamenteuse a connu un démarrage plus chaotique.

Pour faire face à l’urgence, la stratégie la plus prometteuse consistait à « repositionner » des médicaments existants. « L’idée, c’est de tester des molécules qui sont déjà sur le marché pour une autre indication », explique Manuel Rosa-Calatrava du Laboratoire de virologie et pathologie humaine au sein du Centre international de recherche en infectiologie à Lyon.

Car les molécules pharmaceutiques ont souvent des effets biologiques variés. Celles qui sont sur le marché n’ont été positionnées commercialement que pour une application précise. Mais parmi les autres, peut se cacher l’effet anti-Covid tant désiré. Or, ces substances ont déjà été testées pour évaluer leur toxicité, les doses efficaces, les effets indésirables. Autant de temps et d’argent de gagné ! « Développer un médicament depuis le début, c’est environ 1 milliard de dollars pour 12 ans de travail. Le repositionner coûte 200 millions sur 6 ans », précise le chercheur.

Chloroquine, Remdesivir…

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L’exemple le plus retentissant de cette stratégie fut la chloroquine. Utilisée jusqu’ici contre le paludisme, cette molécule se montrait efficace pour neutraliser le Sars-Cov2 in vitro. Las, après des mois de controverse et des essais cliniques de grande ampleur (notamment l’essai Recovery de l’université d’Oxford), l’OMS a fini par conclure à son inefficacité. Le même sort a été réservé au Remdesivir. Employé contre le virus Ébola, le médicament avait même bénéficié d’une autorisation temporaire d’utilisation en France, qui a été également abandonnée. Mais d’autres repositionnements sont toujours à l’étude.

Anticorps monoclonaux

Une autre stratégie thérapeutique a donné lieu à de nombreux revirements : la piste des anticorps monoclonaux. L’idée consiste à mimer la réponse du système immunitaire. Si celui-ci réagit dans les premières heures de l’infection par un processus inflammatoire, qui neutralise une partie des intrus, il lui faut plusieurs jours pour affiner ses défenses. Il fabrique alors des anticorps, des substances qui se fixent sur des parties spécifiques des virus, ce qui non seulement les empêche de pénétrer dans les cellules, mais aussi les signale comme cible aux cellules tueuses du système immunitaire.

Dès le début de la pandémie, des médecins ont injecté à des malades du plasma sanguin prélevé sur des personnes convalescentes. Riche en anticorps, il devait aider le système immunitaire du patient à réagir. La stratégie est encore testée un peu partout dans le monde, mais des essais de grande ampleur, Placid en Inde et Recovery en Grande-Bretagne, n’ont pas observé qu’il améliorait le sort des malades.

Nouveaux variants

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En parallèle, d’autres équipes planchaient sur des anticorps produits, en série, par des cellules immunitaires cultivées en laboratoire. Les anticorps monoclonaux ciblent une structure caractéristique du virus, en général la protéine « spike » grâce à laquelle le virus s’accroche aux cellules humaines et y pénètre.

Injectés en intraveineuse ou en intramusculaire, à l’hôpital, des anticorps monoclonaux améliorent effectivement l’évolution des patients. Mais parce qu’ils sont spécifiques de la protéine spike, qui évolue au fil des mutations, leur efficacité décline avec l’apparition de nouveaux variants. Ainsi, le Bamlanivimab du laboratoire Eli Lilly a vu son autorisation d’utilisation temporaire, accordée en février 2021 en France, suspendue en décembre.

Le même sort attend probablement le Ronapreve (laboratoire Roche), qui a reçu une autorisation précoce le 6 août 2021, mais se montre peu efficace contre Omicron. À ce jour, deux autres spécialités à base d’anticorps monoclonaux sont encore autorisées : l’Evusheld d’Astrazeneca et le Xevudy du laboratoire GSK.

Médicament miracle ?

À côté des médicaments repositionnés et des anticorps monoclonaux, la piste de nouveaux médicaments a été poursuivie par de nombreuses équipes.

Mais toutes les molécules qui montrent une certaine efficacité in vitro ne se convertissent pas en médicament miracle. Ainsi, l’antiviral Molnupiravir, présenté par le laboratoire Merck, promettait une véritable révolution. La molécule, qui avait déjà suscité l’intérêt des laboratoires de recherche lors de l’épidémie de Sars en 2003, semblait protéger contre plusieurs variants. Elle était même, contrairement aux anticorps monoclonaux, disponible sous forme de pilule facile à manipuler et ingérer. Malheureusement, même s’il a été autorisé en Grande-Bretagne, sa faible efficacité ne lui a pas ouvert le marché français.

3 000 essais cliniques

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Dans ce contexte de montagnes russes, l’autorisation précoce accordée le 21 janvier 2022 au Paxlovid, développé par le laboratoire Pfizer, ouvre de nouvelles perspectives. Il est destiné aux personnes testées positives et appartenant à un groupe à risque : immunodéprimées, traitées pour un cancer, trisomiques, ou personnes de plus de 65 ans avec des facteurs de risques (diabète, obésité, hypertension, insuffisance rénale chronique ou respiratoire…). Les essais cliniques présentés indiquent qu’il réduit de 89 % le risque d’hospitalisation et de décès s’il est débuté dans les 3 jours suivant l’apparition des symptômes.

Et cela sur tous les variants, y compris le dernier en date, Omicron. Pfizer espère même pouvoir convaincre les autorités de l’intérêt de cures préventives de Paxlovid… Cet enthousiasme va-t-il durer ? Seul l’avenir le dira. Et s’il venait à décevoir, il aura des remplaçants. À ce jour, plus de 3 000 essais cliniques sont en cours pour tester des traitements de la Covid-19.

La fable du chewing-gum anti-Covid

Des chercheurs américains de l’université de Pennsylvanie (États-Unis) ont fait le buzz en novembre 2021 en proposant de fabriquer des chewing-gums anti-Covid. Le principe : le bourrer de protéines ACE2, cette molécule humaine sur laquelle le virus Sars-Cov2 s’accroche.

Selon leurs essais en laboratoire, 95 % des particules virales de Sars-Cov2 présentes dans la salive s’y colleraient et seraient ainsi neutralisées. Faudra-t-il donc mâcher du chewing-gum en permanence pour éviter l’infection ? Pas si vite… Car ce que les chercheurs ne disent pas, c’est que les particules virales passent aussi (et surtout) par le nez !

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