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Guyane : éviter la dengue

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Originaire d’Afrique, le moustique aedes aegypti, vecteur de la dengue et de la fièvre jaune est présent dans toute l’Amérique intertropicale. Depuis une quinzaine d’années, les épidémies se font plus régulières en Guyane. Si auparavant un seul virus était en circulation, les dernières épidémies montrent une co-circulation des deux, trois ou quatre virus existants. 

« Pendant plusieurs années, l’épidémie durait dix huit mois, avec des intervalles de trois ans entre chaque nouvelle épidémie, le nombre de cas était constant, mais depuis 2005 on a constaté que l’épidémie avait changé de dynamique. Elle ne durait qu’un an, provoquant un pic épidémique plus important, ce qui engendrait une gestion médicale beaucoup plus difficile », explique Françoise Eltges, médecin inspecteur de santé public, chargée de la veille sanitaire. Il existe plus de 250 espèces de moustiques en Guyane, mais seule l’Aedes aegypti transmet le virus. L’émergence de cet insecte est favorisée par l’homme. Il se reproduit dans les eaux stagnantes, en milieu urbain et péri-urbain. Seules les femelles piquent et ce afin de favoriser la maturation des œufs. « Après accouplement, la femelle, qui a une durée de vie de dix à quinze jours, pond tous les deux ou trois jours plus de 150 œufs dans des endroits différents », explique Romain Giraud, entomologiste médical à l’Institut Pasteur de Cayenne.

Pas d’aspirine !

La dengue peut être asymptomatique, mais dans la plupart des cas elle prend deux formes. La première est bénigne. Après une période d’incubation de deux à sept jours, des symptômes proches de ceux de la grippe apparaissent : forte fièvre, maux de tête et courbatures. Pour la dépister, il suffit de faire une prise de sang. Le résultat est connu quatre heures plus tard. La seconde forme de la dengue, hémorragique ou syndrome de choc, est sévère. La plupart du temps, les complications interviennent à partir du 4ème ou du 5ème jour. La dengue hémorragique se traduit par des saignements urinaire, digestif, ou gingival, suite à une chute des plaquettes. « Dans ce cas, il ne faut surtout pas se soigner avec de l’aspirine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens », rappelle le Dr Françoise Eltges. Contrairement au paludisme, il n’existe aucun traitement contre la dengue.
Il peut arriver qu’une personne succombe des suites d’un « choc syndrome ». « Ce choc intervient au moment où la fièvre chute, le patient ressent une immense fatigue. Il a une perte d’appétit, des problèmes digestifs qui peuvent entraîner des vomissements. Il est impératif de s’hydrater régulièrement », conseille le Dr Eltges.

Quatre sérotypes de dengue

La dengue est suscitée par quatre virus : les sérotypes 1, 2, 3 et 4. Pour cette épidémie, les sérotypes 1 et 4 circulent. Selon Séverine Matheus, ingénieur de recherche au laboratoire de virologie médicale de l’Institut Pasteur de Cayenne, « il n’y a pas un sérotype plus virulent qu’un autre, tous sont potentiellement mortels ». L’émergence d’un ou de plusieurs sérotypes varie d’une année sur l’autre. Par exemple, le sérotype 3 qui a circulé en 2005 n’est pas réapparu. Pour cette raison et parce que la démographie dans la région est galopante, lors de sa prochaine émergence, de nombreuses personnes seront infectées par ce virus. Elles seront ensuite immunisées contre ce sérotype 3.

Dengue et rechute

On ne peut faire que quatre dengues dans sa vie.

Comment l’éviter ?

Pour se protéger des moustiques, il est conseillé de ne pas laisser d’eau stagner dans des récipients, pneus et autres contenants. De se protéger avec du répulsif et de dormir sous une moustiquaire.

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